Dans cette interview nous vous proposons de retrouver Chantal, une autre participante du MOOC Transition Intérieure, qui a déjà suivi des formations de l'Université des Colibris. Chantale nous parle de son métier, des formations qu'elle a suivies et plus en détails de son expérience de Transition Intérieure...

 

  • Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m’appelle Chantal Mutel, j’ai 72 ans, je suis artiste dramatique, somato-psychopédagogue*, membre de Colibris et investisseuse oasis. Avec Colibris, j’ai pu suivre les parcours citoyen (revenu de base, monnaie locale) ainsi que le MOOC Transition intérieure. Le sujet de la Transition intérieure, je m’y suis intéressée car je travaille depuis longtemps sur ma propre "transition intérieure" et que j'avais envie de me sentir reliée à l'esprit et au projet de changement de société de Colibris qui correspond à mes propres idées sur la société, de comprendre mieux ma place pour agir avec d'autres pour le "changement de cap" à partir de ce que je suis.

Vous pouvez visualiser un extrait de plusieurs scènes dans lesquelles Chantal a joué : https://vimeo.com/200666620 

Ainsi que son site internet : https://langageducorps.jimdofree.com/  

 

             

 

  • Aviez-vous des attentes en commençant cette formation ? 

Oui j’avais certaines attentes telles que mieux comprendre ma difficulté à travailler avec un groupe, que je sens souvent comme une contrainte qui m'entrave dans ma propre démarche, recherche, créativité, difficulté de trouver ma juste place au sein d’un travail partagé...
Le mooc m’éclaire, me donne des directions, me permet de mieux cerner où je dois travailler sur moi, cependant c'est très dense, il faudrait approfondir et reprendre tout. Personnellement j'ai besoin de digérer les informations, d'y réfléchir, de m'en imbiber.

 

  • Avez-vous pu échanger avec d’autres participants, que ce soit en groupe de pairs ou lors de rencontres/d’ateliers ? 

Non, je n'ai pas créé de groupes de pairs  mais j'ai eu l'impression de faire partie d'un débat qui avançait en lisant, répondant ou écrivant des commentaires.  J'ai participé à l'atelier de Michel Maxime Egger sur le consumérisme et à 2 ateliers de Mycelium sur la pandémie et la santé (le dernier aura lieu le 27 mai).

 

            

 

  • Comment les effets du mooc se traduisent-ils dans votre quotidien ou dans votre vie de manière générale ?

J’essaie d’être plus attentive à la gestion des conflits que je sens en moi quand les gens ne sont pas d’accord avec moi  (surtout sur l’interprétation de la crise sanitaire que nous vivons). Je tente de dire mon point de vue, qui est souvent différent de celui de mes amis et de mes proches (ce qui me rend triste ou en colère) et j’essaie de ne plus chercher à convaincre l’autre, ni le critiquer ;  je m’entraine à faire des silences, des points d’appui pour ne pas me laisser submerger par mes émotions et tomber dans la confusion; à accepter que l’autre soit en désaccord avec moi et trouver ce qui nous relie. 

 

  • En quoi la transition intérieure vous semble-t-elle complémentaire de la transition écologique, nécessaire à notre société ? 

Cela me paraît primordial depuis longtemps de passer par l’expérience et l’écoute de son intériorité, de son ressenti pour changer notre manière d’appréhender notre être au monde. Pour créer un nouveau rapport de conscience à soi,  pour envisager une transformation de notre manière d'être au monde, avec et dans le respect de ce qui nous entoure auquel nous sommes liés, pour s'ouvrir  à soi, à l’autre. Et sentir que nous faisons partie d’un tout, que nous sommes reliés à tout ce qui est vivant, pour que le changement radical repose sur un socle incarné.

 

           
 

  • Comment intégrez-vous la transition intérieure dans vos projets ? 

Cela me conforte et m’autorise à oeuvrer dans ce que j’avais choisi de faire à titre individuel : l’accompagnement somato-psychique des personnes dans le lien avec le principe du vivant ; j’en vois aujourd’hui la dimension éthique, vitale, écologique et vais proposer de faire des ateliers d’initiation au sein des oasis pour “faire ma part” et créer du lien.

 

  • Vous êtes-vous senti(e) découragé(e) pendant le mooc ? Si oui, à quel moment ? Et comment avez-vous réussi à trouver le courage de poursuivre la formation ? 

J’ai trouvé cela passionnant mais je n’ai jamais réussi à travailler sur un module dans le temps  que vous avez programmé. Chaque chapitre me faisait ouvrir de nouvelles fenêtres, découvrir un atelier, lire un article, et  envie de retour à ma propre expérience pour intégrer le travail. 
Pour être franche j’ai eu parfois l’impression que vous étiez, sans vous en rendre compte, dans “le faire”, la consommation d'information à toute vitesse, la production d’un savoir à toute allure. De ce fait j’ai sauté ou survolé certains modules quand cela ne m'intéressait pas trop  ou quand cela correspondait à des thématiques que j’avais déjà expérimentées afin de pouvoir développer une vraie réflexion et l’approfondir sur d’autres modules (ex: module 5 sur les différents courants de l’écologie et le 7 sur la culture de groupe, la  CNV).
D’autre part, ma disponibilité a été mise à mal pour me consacrer durant 3 semaines de confinement à mon petit-fils et j’étais navrée d’apprendre que je n'avais fait que 7 modules sur 14 et que le Mooc allait se terminer*.

 

*Somato psychopédagogie : est une approche centrée sur les liens entre le corps, le mouvement, l'action et la pensée. Elle étudie par quels moyens on peut grandir dans sa présence à soi et aux autres.

*pour les participant·e·s, vous disposez d’un accès sans limite de durée au contenu du mooc 

 

Publié le 05.05.2021